Psychodrame antiraciste au Parc des princes

Psychodrame antiraciste au Parc des princes

Paris Vox (Tribune) – Hier soir, les amateurs de football s’attendaient à assister à un match de haut niveau entre le PSG et les turcs du Basaksehir Istanbul avec, à la clef, une possible qualification du club parisiano-qatari pour les 8e de finale de la Ligue des champions. C’était sans compter sur le terrible drame qui allait interrompre la rencontre à la 13e minute…

C’est à cet instant que le monde du foot, pour ne pas dire le monde tout entier, basculait dans l’horreur et l’innommable. En effet, frappé d’un carton rouge pour un comportement inadapté (sur lequel absolument personne ne s’est interrogé jusque là….), un membre du « staff » de l’équipe turque affirmait avoir été traité de « négro » par le 4e arbitre. Entre incompréhension, hurlements divers, intervention des joueurs, s’en suivait un moment d’une grande confusion aboutissant sur le retour des deux équipes aux vestiaires et la plus grande incertitude quant à la reprise possible de la rencontre.

Face à cet incident, les journalistes entraient alors en transe ! Sans qu’aucune vérification ni encore moins enquête n’aient été effectuées, ils n’avaient pas de mots assez forts pour dénoncer l’ignominie des propos tenus par le quatrième arbitre ni de mines assez compassées pour assurer de leur soutien et de leur sympathie la « victime » de ceux-ci. Le moment était grave, chacun semblait avoir perdu un être cher et un spectateur prenant le cours de la retransmission à cet instant aurait pu croire qu’un nouvel attentat islamiste avait été perpétré dans l’enceinte du Parc des princes. Mais non, il ne s’agissait que de mots, des mots « abjects » des « mots » honteux, peut-être, mais néanmoins des mots. Et quels mots d’ailleurs ? Car si l’un a entendu «  négro », l’arbitre principal, lui, affirme que son collègue lui aurait dit : « Il faut sanctionner l’homme noir là bas, son comportement est inadmissible » . Or en roumain – la langue parlée par les 4 arbitres du match – « noir » se prononce « negru », d’où la possible confusion.

Terreur antiraciste

Bien sûr, on peut trouver la formulation maladroite, voire déplacée, on peut regretter que l’on désigne une personne par sa couleur de peau (qui n’a pourtant rien de honteuse…) mais cela mérite-t-il une telle hystérie, un tel déchaînement de réactions outrées (allant jusqu’au plus hautes instances du sport et de la politique!) et, au final, le report d’une rencontre internationale ?

Mais le temps n’est ni au bon bons sens et encore moins à la mesure. Il est à la terreur antiraciste, celle qui ne « laisse rien passer » qui applique la « tolérance zéro » (qu’on préférerait voir appliquer dans la rue pour la sécurité des citoyens), qui juge et condamne sans tribunal ni avocat. Peu importe la réalité des faits, des « mots » en l’occurrence, les circonstances ou les intentions des uns et des autres, l’inquisition antiraciste a immédiatement tranché : le 4e arbitre est coupable du plus grave des crimes actuels, il doit être chassé, répudié, radié, en attendant une éventuelle condamnation pénale à la hauteur de l’abomination de sa faute.

Cette affaire est, hélas, loin d’être anecdotique, elle révèle un climat délétère nés de l’activisme « antiraciste » le plus exacerbé, avec ses génuflexions obligatoires et ses « blacks lives matter » compulsifs. La prétendue lutte contre le « racisme ordinaire » exprimée par une infime minorité d’individus aboutit peu à peu à la généralisation d’un « antiracisme » vindicatif, hargneux et au bout du compte totalitaire, qui surveille la moindre parole, le moindre écart de langage, qui punit impitoyablement le plus petit manquement à la doxa contemporaine, à la nouvelle religion « vivre-ensembliste », le tout sous les applaudissements de la foule en liesse. On pourra légitimement penser qu’il ne s’agit pas là d’un progrès. On pourra même juger cela très inquiétant.

Xavier Eman